L'UBUNTU COMME THÉORIE MORALE ET DROITS DE L'HOMME EN AFRIQUE DU SUD

Résumé

Résumé: Il y a trois raisons principales pour lesquelles les idées associées à l'ubuntu sont souvent considérées comme une base inappropriée pour la moralité publique en Afrique du Sud aujourd'hui. La première est qu'elles sont trop vagues; une seconde est qu'ils ne reconnaissent pas la valeur de la liberté individuelle; et un troisième est qu'ils sont plus adaptés à la culture traditionnelle à petite échelle qu'à une société industrielle moderne. Dans cet article, je propose une interprétation philosophique d'ubuntu qui n'est pas vulnérable à ces trois objections. Plus précisément, je construis une théorie morale basée sur les visions du monde de l'Afrique du Sud, une théorie qui suggère une nouvelle conception prometteuse de la dignité humaine. Selon cette conception, les êtres humains typiques ont la dignité en vertu de leur capacité de communauté, comprise comme la combinaison de l'identification aux autres et de la solidarité avec eux, là où les violations des droits de l'homme sont des dégradations flagrantes de cette capacité. Je soutiens que ce compte rendu des violations des droits de l'homme implique et explique clairement de nombreux éléments différents de la Déclaration des droits sud-africaine et suggère naturellement certaines façons de résoudre les dilemmes moraux contemporains en Afrique du Sud et ailleurs liés à la réforme agraire, au pouvoir politique et à la force meurtrière. Si j'ai raison de dire que cette interprétation jurisprudentielle de l'ubuntu tient compte d'un large éventail de droits de l'homme intuitifs et fournit des conseils pour résoudre les différends actuels sur la justice, alors les trois préoccupations concernant l'imprécision, le collectivisme et l'anachronisme ne devraient pas empêcher de penser que quelque chose appelé à juste titre «ubuntu» peut justifier la moralité publique. Mots-clés: Théorie du droit; Histoire du droit; Droit constitutionnel; Droit international; Droit comparé; Institutions politiques; Administration publique; Compétence constitutionnelle.