Dilemmes et aigreurs lors du passage à la modernité : Réseau de sociabilité, culture religieuse et politique (Barão do Rio Branco, Oliveira Lima et Gilberto Freyre)

Résumé

Cet article s’intéresse aux dilemmes et aux aigreurs présents dans le champ intellectuel lors du passage à la modernité au Brésil, moyennant l’analyse du réseau de sociabilité existant entre José Maria da Silva Paranhos Júnior (Barão do Rio Branco, 1845-1912), Manoel de Oliveira Lima (1867-1928) et Gilberto Freyre (1900-1987). Nous soulignerons ici la permanence historique de longue haleine des échos de la réforme protestante du XVIe siècle et du Concile de Trente (1545-1563), ainsi que des réactions de l’église catholique face aux réformes et à leur mise à jour historique au tournant du XXe siècle. Nous nous intéresserons particulièrement au rôle politique et intellectuel du Baron de Rio Branco, d’Oliveira Lima et de Gilberto Freyre en tant que conséquence de ces débats. La voie que nous souhaitons suivre à partir de cette perspective est celle de l’ambivalence et de la contradiction entre le penser, de sentir et l’agir dans l’action des personnages historiques, en vue d’analyser la nature complexe de la scission théologique, idéologique, politique et psychologique provoquée par ce « schisme ». Le thème proposé sera traité dans le cadre d’une interprétation interdisciplinaire orientée par les sciences sociales, et en particulier par la sociologie politique et l’histoire dans sa modalité « histoire subjectivée », qui implique une écoute attentive des émotions, souvent inconscientes, inscrites dans les événements sociaux et qui peuvent produire des effets de nature traumatique et psychique.