Entre néodéveloppementisme et orthodoxie : la politique économique du gouvernement de Dilma Rousseff

Résumé

Cet article entend exposer les raisons de l’échec de la politique économique du gouvernement de Dilma Rousseff, qui avait essayé de mettre en œuvre des stratégies développementistes, à l’instar du programme « Plano Brasil Maior », visant le maintien de taux élevés de croissance du PIB, et de poursuivre en parallèle une politique de réduction des inégalités sociales. Notre hypothèse est que des facteurs économiques nationaux et internationaux ont déterminé l’échec de cette stratégie. Tout aussi pertinent a néanmoins été le manque de consistance de la politique économique adoptée, en ce qu’elle a cherché à faire un usage fort timide d’outils développementistes avant de les abandonner dès qu’apparurent les premières pressions fiscales et inflationnistes, au demeurant très exagérées par les représentants du capital financier.  Le gouvernement de Dilma Rousseff tenta donc de défier les intérêts du capital financier, mais recula très rapidement en abandonnant les politiques basées sur la croissance de l’investissement public et l’augmentation de la consommation. C’est ainsi qu’il n’obtint ni les bénéfices d’un développement accéléré ni la stabilité monétaire que souhaitait si ardemment les secteurs financiers et leurs alliés au sein du patronat.