Constitutionnalisme féministe: vers une dogmatique constitutionnelle des femmes africaines

Résumé

Cet article démontre l'échec du constitutionnalisme africain à accompagner l'évolution des droits civils et politiques des femmes sur le continent de manière égalitaire, dans la mesure où le droit s'est présenté comme un instrument de maintien du pouvoir. Il garantit des privilèges sociaux et politiques aux hommes, qui utilisent des prétextes culturels pour réaffirmer leur position hégémonique en tant qu'unique sujet universel et qui, en même temps, déterminent les moyens de légitimer la normativité patriarcale, sexiste et misogyne, véhiculée par un discours phallocentrique qui limite les différents droits des femmes, victimes d'une politique et d'un récit juridiques liés à la maternité obligatoire, à la réductibilité des libertés négatives et à la non-inclusion des femmes dans le processus démocratique. Cette situation finit par affecter les droits reproductifs, le droit au développement, le droit au travail, le droit à la participation politique et le droit de participer au niveau de l'État. D'autre part, il y a une naturalisation de la culture androcentrique et machiste, qui a contribué à des niveaux élevés de violence domestique et sexuelle. L'article appelle à une communication législative, herméneutique et de politique publique qui peut être déclenchée par le constitutionnalisme africain, en vue de parvenir à une justice de genre dans les États africains, en inversant la dimension structurelle du sexisme naturalisé.